To be or not to be. |
1 : Originalité nanarde du pitch : 5/10
Dans ce cinquième film de la saga
Terminator, le leader de la rébellion
contre les machines, John Connor, envoie son bras droit dans le passé pour
sauver sa mère mais évidemment, les machines ne l’entendent pas. Robots tueurs,
voyages temporels, on est en plein dans l’univers créé par James Cameron en
1984. Rien de franchement nouveau sous le soleil, même si on est toujours
content de retrouver ces thèmes improbables.
2 : Efficacité du placement de produits : 6/10
Avec une intrigue comme celle de Genesys, pas évident de mettre de la
réclame sur la pellicule. Heureusement, les producteurs ont consciencieusement
épluché les quatre volets précédents, et ont se sont aperçu que les voyages
dans le temps ne pouvaient se faire qu’intégralement nu. L’occasion pour Kyle
Reese, envoyé en 1984, de piquer une paire de Nike au détour d’une
course-poursuite.
3 : Quotient pyrotechnique : 4/10
On ne va pas se mentir, ça
castagne à tout va dans ce dernier Terminator.
Mais quitte à faire dans la franchise,
autant reconnaître qu’Alan Taylor, le réalisateur, venu de la télé, n’est pas
un expert dans l’art de chorégraphier des scènes à grand spectacle. Les effets
spéciaux n’ont rien d’exceptionnel, et s’il y a, en termes de quantité, une
dose estimable de cascades, poursuites et autres destructions, le film ne fait
pas non plus exploser la jauge boum-boum, au point même de pâtir de la
comparaison avec les premiers épisodes de la saga, qui datent pourtant d’il y a
31 et 24 ans. On peut même regretter que la séquence du pont ne remplisse que 20% de son potentiel, tant il y avait matière à en tirer une scène époustouflante.
4 : Taux d’américano-centrisme : 8/10
L’humanité est en danger ? Pas
de souci, tout se règlera en Californie. Un acteur coréen fait bien un peu de
figuration dans le premier quart du film, mais c’est évidemment dans un rôle de
méchant. Pour le reste, les décors, la langue utilisée pour s’exprimer, le
passeport de l’élu, les mentalités, c’est clair : on est bien aux
Etats-Unis. Et sans aucune intention d’en partir.
Kyle Reese irait plus vite avec des Nike. |
5 : Charisme du méchant : 4/10
Faire de John Connor, le héros
historique de la saga, le méchant-surprise de ce film au gré d’une farce de
l’espace-temps était sur le papier une idée prometteuse. Mais malgré ses
cicatrices, son sourire machiavélique et son invulnérabilité apparente, Jason
Clarke, qui interprète le rôle, ne fait pas peur à grand monde. L’autre méchant
du film, le superprogramme Genisys donne carrément plutôt envie de se marrer,
avec ses pixels bleus et sa voix stupide. Bref, le T-800 du premier opus et
surtout le T-1000 du deuxième volet restent indétrônés.
6 : Coefficient d’incongruité scénaristique : 4/10
A partir du moment où il y a des
voyages temporels, c’est bien connu, les scénaristes peuvent à peu près tout se permettre, certains qu’ils sont que les spectateurs déjà bien content de s’y
retrouver n’iront pas chercher la petite bête. Rien d’apparemment trop grossier
dans Terminator Genisys, même si
l’effet éculé au possible de la fausse mort de Schwarzenegger à la fin du film
mérite une belle mention.
7 : Respect du quota de bimbos : 5/10
Genisys a obtenu une belle prise en guerre en la personne d’Emilia
Clarke, la Daenerys Targaryen de la série Game of Thrones, starlette particulièrement en vue depuis quatre ans et ici
choisie pour interpréter la mythique Sarah Connor. Mais depuis ses multiples
exhibitions dans le show d’HBO, la jeune femme exige de ne plus se dévoiler
face caméra, et, en conséquence, apparaît cadrée à hauteur d’épaule dans la
brève scène de nu qu’elle a à jouer. Endossant le rôle d’une guerrière, elle
échappe également au maquillage et aux talons aiguilles, ce qui fait encore
baisser un peu plus la note. Heureusement, son partenaire Jai Courtney, torse nu ou
en marcel, tous muscles dehors, comble le quota des amatrices et amateurs de colosses bodybuildés.
8 : Potentiel auteurisant : 2/10
Pas grand-chose à tirer de ce
côté-ci non plus. Bien calibré, filmé de façon totalement impersonnelle, sans
questionnement particulier ni volonté de dépasser son sujet, le film pourrait
avoir été réalisé par n’importe qui. D’ailleurs, Alan Taylor et n’importe qui,
n’est-ce pas au fond un peu la même chose ?
9 : Cultitude des répliques : 5/10
Au milieu d’un sacré paquet de
dialogues pontifiants sur la nécessité de sauver l’humanité, Terminator Genisys réussit malgré tout à
sauvegarder une certaine dérision, qui passe principalement par le personnage
de Schwarzenegger, objet de multiples vannes sur son âge (Sarah Connor
l’appelle « Papy ») et sa
non-humanité supposée (on voit ainsi à plusieurs reprise l’acteur, qui
interprète un robot T-800, s’essayer à des mimiques vaguement censées évoquer
un sourire). La réplique phare du film résume bien cet état d’esprit et résonne
comme un programme : « Vieux,
mais pas obsolète » déclare le robot à propos de lui-même. Et derrière
lui, c’est Arnold Schwarzenegger, 68 ans au compteur, qui semble s’exprimer.
10 : Capacité de mutation en franchise : 10/10
Difficile de faire plus fort que Terminator Genisys de ce point de vue.
Cinquième épisode se voulant le nouveau départ d’une franchise déjà adaptée en
série télé, en bande dessinée, en jeu vidéo et même en logiciel d’échecs, le
film peut prétendre engendrer encore un certain nombre de petits frères avant
que le filon soit épuisé. Surtout si on considère que le procédé du voyage
temporel permet d’effacer tous les acquis d’un film sur l’autre, et donc, en
définitive, de raconter en douce toujours la même histoire.
Score pop-corn global : 53/100
Dans la moyenne, c’est-à-dire
visible, mais vraiment pas indispensable et vraisemblablement vite oublié. Le
blockbuster lambda, ni plus, ni moins. Pas la peine de prendre trop de pop-corn, le rythme n'est jamais assez frénétique pour que la consommation devienne compulsive. Par contre, prévoir une boisson, de préférence gazeuse - le 7up semble parfaitement indiqué.
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